A
Marcinelle, cinquant'anni fa, è esplosa la tragedia. Quanti
anniversari di stragi sui posti di lavoro in Italia e soprattutto
all'estero ha vissuto la nostra terra!
La prestigiosa mostra, che imprime all'anniversario il senso di
sofferta partecipazione e di onore della nostra terra, espone
opere di Augusto Murer che squarciano il buio delle miniere per
tratteggiare persone e forme di vita umana nella durezza del lavoro
e dell'ambiente. I segni marcati del carboncino, che abbiamo ammirato
a Valle Imperina l'estate scorsa, fanno rivivere, colto dall'arte
di Augusto Murer, il mondo della fatica, del dolore e della tragica
morte.
Marcinelle rimane, nella mente di noi che abbiamo partecipato
all'angoscia di quel tristissimo evento, momento simbolico degli
epiloghi estremi vissuti da molti minatori emigranti.
Davanti alle opere di Murer, lasciandoci prendere dalle figure
umane sempre di consapevole dignità anche nell'asprezza
del lavoro in miniera, si desta in noi l'attenzione alla dimensione
personale della fatica e della pena. Non verso un collettivismo
di sofferenza conducono le forme umane che ammiriamo, ma dentro
il mondo personale e singolare di ognuna di esse.
Nelle
miniere della Valle Imperina lo scultore e artista di opere grafiche
ha preso il soggetto di molte sue creazioni e ha fatto assurgere
le figure a simboli di chi scava nelle profondità della
terra un destino che tende sempre alla speranza e alla libertà
nonostante tutto.
Al figlio Franco nel 1984, scolpendo la figura di Orfeo, Augusto
disse: "Ecco quegli uomini, quelle donne, io, siamo come
Orfeo, viviamo la speranza svanita". Franco Murer lo
racconta nell'intervento apparso sul catalogo "Murer nelle
miniere", 2005.
"Speranza svanita" restando sepolti in miniera o tornando
a casa con la malattia che toglie respiro ai brevi anni di vita?
La memoria va alla mia giovinezza vissuta nella stessa valle di
Augusto, anch'io affascinato dagli artisti della mia terra. Mi
compaiono nitide alla mente le figure della Via Crucis della chiesa
di Falcade, una delle prime da lui scolpite. L'ho vista e rivista
fin da quando ero ragazzo. In ogni formella c'è Colui che
è giustiziato e interpella tutti i protagonisti. Fino all'estremo,
egli sa incrociare la relazione personale con ognuno, anche con
chi è appeso al legno come lui. Ricordo che una volta mi
soffermai a contemplare quella Via crucis mentre studiavo l'escatologia,
che è la teologia sulle "realtà ultime",
ed ero molto colpito da un'opera di un teologo tedesco - Ladislaus
Boros - che sosteneva come nella morte ogni persona, anche chi
non ha mai sentito parlare di Cristo, si imbatte in lui: nel buio
di quel momento egli attende tutti. Quello è dunque il
passaggio che può decidere se esistiamo per veder "svanita
la speranza".
Nella partecipazione al cinquantesimo di Marcinelle, celebrando
da vescovo la Messa per le vittime, sentirò le suggestioni
dell'arte orientata a cogliere nelle profondità di ogni
persona che muore, gli aneliti alla speranza e alla libertà.
21
aprile 2006
Vescovo di Belluno-Feltre
Mons. GIUSEPPE ANDRICH
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À Marcinelle, il y a cinquante ans, la tragédie
a explosé. Combien d'anniversaires de massacres sur les
postes de travail en Italie et surtout à l'étranger,
notre pays a-t-il vécu!
L'extraordinaire exposition, qui imprime à l'anniversaire
le sens de participation soufferte et d'honneur de notre terre,
présente les uvres d'Augusto Murer qui déchirent
l'obscurité des ténèbres pour dessiner des
personnes et des formes de vie humaine dans la crudité
du travail et de l'environnement. Les signes marqués du
fusain que nous avons admirés dans la Vallée Imperina
l'été dernier, nous font revivre le monde de la
fatigue, de la douleur et de la mort tragique, tels qu'ils ont
été saisis par l'art d'Augusto Murer.
Marcinelle reste dans la mémoire de ceux qui ont participé
à l'angoisse de cet événement douloureux,
un moment symbolique des dénouements extrêmes vécus
par de nombreux mineurs émigrants.
Devant les uvres de Murer, tout en nous laissant ravir par
les figures humaines qui gardent toujours une dignité consciente
même dans la rudesse du travail dans les mines, nous prenons
conscience de la dimension personnelle de la fatigue et de la
peine. Les formes humaines que nous admirons ne nous guident pas
vers un collectivisme de souffrance mais dans le monde personnel
et singulier de chacune d'elles.
Dans les mines de la Vallée Imperina, le sculpteur et artiste
d'uvres graphiques a pris le sujet de nombreuses créations
à lui et a élevé les figures à symboles
de celui qui creuse dans les profondeurs de la terre à
la recherche d'un destin qui tend toujours vers l'espoir et la
liberté malgré tout.
En 1984, pendant qu'il sculptait la figure d'Orphée, Augusto
dit à son fils Franco: "Voilà ces hommes-là,
ces femmes-là, moi-même, on est tous comme Orphée,
nous vivons l'espoir évanoui". Franco Murer le raconte
dans l'intervention parue dans le catalogue "Murer dans les
mines", 2005.
"Espoir évanoui", cela signifie-t-il rester enterrés
vifs dans les puits ou retourner à la maison avec la maladie
qui ôte la respiration et raccourcit la durée de
la vie? J'ai gravé dans ma mémoire les années
de mon adolescence passées dans la même vallée
qu'Augusto, moi aussi ravi par les artistes de mon pays. Les figures
du chemin de la Croix de l'église de Falcade, parmi les
premières uvres qu'il a sculptées, me reviennent
à l'esprit avec toute leur clarté. Je les ai vues
et revues depuis mon adolescence. Chaque bas-relief représente
celui qui est condamné et interpelle tous les protagonistes.
Jusqu'au bout, il saura chercher le rapport personnel avec chacun
d'eux, même avec celui qui est cloué sur la croix
comme lui. Je me rappelle qu'un jour je m'arrêtai à
contempler ce chemin de la Croix pendant que j'étudiais
l'eschatologie, qui est la théologie sur les "dernières
réalités", et je fus très touché
par une uvre d'un théologien allemand- Ladislaus
Boros - qui soutenait que lorsque les personnes meurent, même
celles qui n'ont jamais entendu parler de Jésus Christ,
le rencontrent: dans l'obscurité de ce moment-là
il attend tout le monde. Voilà, donc, le passage qui peut
décider si nous existons pour voir "l'espoir évanoui".
En participant au cinquantième anniversaire de la tragédie
de Marcinelle, lors de la célébration de la messe
à l'intention des victimes, je sentirai les suggestions
de l'art, qui tend à saisir dans la profondeur de chaque
personne mourante, le désir ardent d'espoir et de liberté.
Évêque
de Belluno et Feltre
GIUSEPPE
ANDRICH
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