Mons. GIUSEPPE ANDRICH:

"Disegni di Miniera.
Il Veneto in memoria di una tragedia del lavoro
".

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"La mine en dessins.
La Vénétie: à la mémoire d'une tragédie du travail
".

"MARCINELLE - 1956/2006"

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Traduzioni di: Emanuela De Toffol

ITALIANO
 
FRANÇAIS

A Marcinelle, cinquant'anni fa, è esplosa la tragedia. Quanti anniversari di stragi sui posti di lavoro in Italia e soprattutto all'estero ha vissuto la nostra terra!
La prestigiosa mostra, che imprime all'anniversario il senso di sofferta partecipazione e di onore della nostra terra, espone opere di Augusto Murer che squarciano il buio delle miniere per tratteggiare persone e forme di vita umana nella durezza del lavoro e dell'ambiente. I segni marcati del carboncino, che abbiamo ammirato a Valle Imperina l'estate scorsa, fanno rivivere, colto dall'arte di Augusto Murer, il mondo della fatica, del dolore e della tragica morte.
Marcinelle rimane, nella mente di noi che abbiamo partecipato all'angoscia di quel tristissimo evento, momento simbolico degli epiloghi estremi vissuti da molti minatori emigranti.
Davanti alle opere di Murer, lasciandoci prendere dalle figure umane sempre di consapevole dignità anche nell'asprezza del lavoro in miniera, si desta in noi l'attenzione alla dimensione personale della fatica e della pena. Non verso un collettivismo di sofferenza conducono le forme umane che ammiriamo, ma dentro il mondo personale e singolare di ognuna di esse.

Nelle miniere della Valle Imperina lo scultore e artista di opere grafiche ha preso il soggetto di molte sue creazioni e ha fatto assurgere le figure a simboli di chi scava nelle profondità della terra un destino che tende sempre alla speranza e alla libertà nonostante tutto.
Al figlio Franco nel 1984, scolpendo la figura di Orfeo, Augusto disse: "Ecco quegli uomini, quelle donne, io, siamo come Orfeo, viviamo la speranza svanita". Franco Murer lo racconta nell'intervento apparso sul catalogo "Murer nelle miniere", 2005.
"Speranza svanita" restando sepolti in miniera o tornando a casa con la malattia che toglie respiro ai brevi anni di vita? La memoria va alla mia giovinezza vissuta nella stessa valle di Augusto, anch'io affascinato dagli artisti della mia terra. Mi compaiono nitide alla mente le figure della Via Crucis della chiesa di Falcade, una delle prime da lui scolpite. L'ho vista e rivista fin da quando ero ragazzo. In ogni formella c'è Colui che è giustiziato e interpella tutti i protagonisti. Fino all'estremo, egli sa incrociare la relazione personale con ognuno, anche con chi è appeso al legno come lui. Ricordo che una volta mi soffermai a contemplare quella Via crucis mentre studiavo l'escatologia, che è la teologia sulle "realtà ultime", ed ero molto colpito da un'opera di un teologo tedesco - Ladislaus Boros - che sosteneva come nella morte ogni persona, anche chi non ha mai sentito parlare di Cristo, si imbatte in lui: nel buio di quel momento egli attende tutti. Quello è dunque il passaggio che può decidere se esistiamo per veder "svanita la speranza".
Nella partecipazione al cinquantesimo di Marcinelle, celebrando da vescovo la Messa per le vittime, sentirò le suggestioni dell'arte orientata a cogliere nelle profondità di ogni persona che muore, gli aneliti alla speranza e alla libertà.

21 aprile 2006

Vescovo di Belluno-Feltre
Mons. GIUSEPPE ANDRICH

 

À Marcinelle, il y a cinquante ans, la tragédie a explosé. Combien d'anniversaires de massacres sur les postes de travail en Italie et surtout à l'étranger, notre pays a-t-il vécu!
L'extraordinaire exposition, qui imprime à l'anniversaire le sens de participation soufferte et d'honneur de notre terre, présente les œuvres d'Augusto Murer qui déchirent l'obscurité des ténèbres pour dessiner des personnes et des formes de vie humaine dans la crudité du travail et de l'environnement. Les signes marqués du fusain que nous avons admirés dans la Vallée Imperina l'été dernier, nous font revivre le monde de la fatigue, de la douleur et de la mort tragique, tels qu'ils ont été saisis par l'art d'Augusto Murer.
Marcinelle reste dans la mémoire de ceux qui ont participé à l'angoisse de cet événement douloureux, un moment symbolique des dénouements extrêmes vécus par de nombreux mineurs émigrants.
Devant les œuvres de Murer, tout en nous laissant ravir par les figures humaines qui gardent toujours une dignité consciente même dans la rudesse du travail dans les mines, nous prenons conscience de la dimension personnelle de la fatigue et de la peine. Les formes humaines que nous admirons ne nous guident pas vers un collectivisme de souffrance mais dans le monde personnel et singulier de chacune d'elles.
Dans les mines de la Vallée Imperina, le sculpteur et artiste d'œuvres graphiques a pris le sujet de nombreuses créations à lui et a élevé les figures à symboles de celui qui creuse dans les profondeurs de la terre à la recherche d'un destin qui tend toujours vers l'espoir et la liberté malgré tout.
En 1984, pendant qu'il sculptait la figure d'Orphée, Augusto dit à son fils Franco: "Voilà ces hommes-là, ces femmes-là, moi-même, on est tous comme Orphée, nous vivons l'espoir évanoui". Franco Murer le raconte dans l'intervention parue dans le catalogue "Murer dans les mines", 2005.
"Espoir évanoui", cela signifie-t-il rester enterrés vifs dans les puits ou retourner à la maison avec la maladie qui ôte la respiration et raccourcit la durée de la vie? J'ai gravé dans ma mémoire les années de mon adolescence passées dans la même vallée qu'Augusto, moi aussi ravi par les artistes de mon pays. Les figures du chemin de la Croix de l'église de Falcade, parmi les premières œuvres qu'il a sculptées, me reviennent à l'esprit avec toute leur clarté. Je les ai vues et revues depuis mon adolescence. Chaque bas-relief représente celui qui est condamné et interpelle tous les protagonistes. Jusqu'au bout, il saura chercher le rapport personnel avec chacun d'eux, même avec celui qui est cloué sur la croix comme lui. Je me rappelle qu'un jour je m'arrêtai à contempler ce chemin de la Croix pendant que j'étudiais l'eschatologie, qui est la théologie sur les "dernières réalités", et je fus très touché par une œuvre d'un théologien allemand- Ladislaus Boros - qui soutenait que lorsque les personnes meurent, même celles qui n'ont jamais entendu parler de Jésus Christ, le rencontrent: dans l'obscurité de ce moment-là il attend tout le monde. Voilà, donc, le passage qui peut décider si nous existons pour voir "l'espoir évanoui".
En participant au cinquantième anniversaire de la tragédie de Marcinelle, lors de la célébration de la messe à l'intention des victimes, je sentirai les suggestions de l'art, qui tend à saisir dans la profondeur de chaque personne mourante, le désir ardent d'espoir et de liberté.

Évêque de Belluno et Feltre
GIUSEPPE ANDRICH